Trop longues les vacances en France ?

Alors que l’Education nationale est en crise, malade des réformes qui évacuent progressivement les savoirs, victime des suppressions de postes qui dégradent considérablement les conditions d’apprentissage des élèves, sinistrée par la sous rémunération des professeurs, le président de la République estime que l’urgence est ailleurs.

LES PROPOS PRÉSIDENTIELS
Lors de son retour à Marseille, le 27 juin 2023, Emmanuel Macron a en effet dénoncé « l’une des autres grandes hypocrisies françaises » : les vacances scolaires, qui, selon lui, « se sont plutôt allongées durant ces vingt dernières année ». Or celles-ci seraient source d’injustice. « L’inégalité revient quand on a des vacances de trois mois. Les enfants reviennent au 1er septembre avec les compétences qu’ils avaient un mois et demi avant l’arrêt des cours. » Elles conduiraient à surcharger les journées et à épuiser les élèves contrairement à ce qui se pratiquerait dans les autres pays européens « vos enfants quand vous les comparez avez vos voisins […] arrivent crevés tous les soirs. »
Dans son entretien au Point, le président renouvelle en août dernier sa charge. « Il y a trop de vacances ; des journées trop chargées. Les élèves qu’on aura évalués et qui en ont besoin, il faut qu’on puisse les faires rentrer dès le 20 août pour leur permettre de faire du rattrapage ».


LE DÉMENTI DES FAITS
Contrairement à ce qu’affirme E. Macron, les vacances scolaires ne se sont pas allongées en France depuis 20 ans. C’est l’article 9 de la loi Jospin n°89-486 du 10 juillet 1989 qui a fixé la durée de l’année scolaire à 36 semaines. Par ailleurs, nos 8 semaines de congé d’été sont bien modestes comparées aux 9 semaines en Autriche, aux 10 semaines en Croatie, en Finlande, en Hongrie, en Pologne, en Slovénie, aux 11 semaines en Bulgarie, à Chypre, en Espagne, aux 11 à 14 semaines en Italie, aux 12 semaines en Estonie, en Irlande, en Roumanie, aux 12 à 13 semaines en Grèce aux 12 à 14 semaines au Portugal…
Par ailleurs le président ne s’interroge pas sur la responsabilité de ses réformes dans le stress et la fatigue des élèves, soumis à une évaluation permanente au nom du baccalauréat sous forme de contrôle continu et entassés dans les classes les plus surchargées du continent.

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Face aux provocations présidentielles, la FNEC FP-FO revendique deux mois de congés d’été pour les personnels, l’arrêt des suppressions de postes et les créations de postes nécessaires dans les écoles et les établissements.

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