BTS : sous couvert de simplification des épreuves, le ministère voudrait transformer les lycées en centres d’examens permanents

Pour la FNEC FP-FO le ministère décide de modifier les règles d’examen sans consulter les représentants syndicaux des premiers concernés : les enseignants, les chefs d’établissement, les DDFPT, les IPR.
Ces différentes mesures ne consistent pas en une simplification des épreuves mais, pour les enseignants, en une complexification des apprentissages et de leur évaluation et en un alignement de l’évaluation des épreuves de BTS sur le modèle du lycée professionnel. Le ministère n’hésite pas à affirmer que le BTS est construit dans la continuité du bac pro.

FO a dénoncé l’accroissement de la charge de travail pour les enseignants, les personnels administratifs et les chefs d’établissement sans rémunération supplémentaire. Interroger un étudiant quand il est prêt nécessite une organisation chronophage. Car elle impose de refaire des sujets en cas d’absence de l’étudiant lors du CCF, de voir ce temps réduit par les périodes de stages en entreprise. Certaines épreuves de 4 h qui seraient désormais évaluées en CCF seraient très lourdes à gérer, surtout en cas de report.
Il s’agit donc de travailler plus pour travailler plus et de transformer les lycées en centres d’examens permanents.
L’organisation des CCF étant intégralement à la charge des établissements, cela représente donc un coût supplémentaire pour les EPLE sans financement du rectorat ou du ministère.


Quant à la promesse d’un accompagnement national et local des corps d’inspection, FO a rappelé que, dans les faits, l’organisation des épreuves en CCF en lycée professionnel a abouti à ce que l’enseignant soit seul concepteur, seul évaluateur et seul correcteur des épreuves généralement sans le regard ni le contrôle de l’institution.
Promettre un accompagnement, c’est-à-dire des formations quand le ministère et les rectorats imposent une formation continue hors du temps scolaire, c’est annoncer un accompagnement en plus du temps de cours. Cela signifie une explosion du temps de travail ou des formations sans participants contraints de s’autoformer.
Promettre un accompagnement des corps d’inspection quand les IPR sont en nombre insuffisant et que leurs missions sont de plus en plus élargies et de moins en moins pédagogiques, cela revient à rendre les enseignants seuls responsables d’une évolution du BTS qui tourne le dos à leurs attentes.


Alors que le ministère annonce ne pas vouloir toucher aux contenus d’enseignement, l’évaluation par CCF modifierait les progressions et les apprentissages. Le ministère veut des épreuves permanentes et sans fin affaiblissant la valeur du diplôme. Cela conduirait à un diplôme de BTS «maison » dont la valeur varierait en fonction de l’image du lycée.

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