Dans un courrier aux recteurs d’académie en date du 28 mars 2024, la Direction générale des ressources humaines du ministère a annoncé comment elle comptait y faire face pour l’année scolaire 2024-2025.
Il s’agit d’abord de « favoriser le recours aux professeurs des écoles pour l’enseignement des lettres et mathématiques en 6ème et 5ème dans le cadre de la mise en place des groupes », comme si les personnels du premier degré se trouvaient en sureffectifs au regard des besoins. Ensuite il est question de « favoriser le recours aux personnels retraités » alors même que l’administration reconnaît que ce « vivier [est] habituellement peu enclin à se réinvestir. »
Enfin et surtout il est prévu de « favoriser le recours aux professeurs associés » « recrutés par le recteur sur proposition des chefs d’établissement sans condition de diplôme. » dans l’esprit de la loi n° 2019-828 du 6 août 2019 dite de transformation de la fonction publique qui vise à substituer aux fonctionnaires titulaires des contractuels moins formés, moins protégés et moins payés.
Le ministère ne veut pas comprendre pourquoi bien peu d’étudiants s’inscrivent aujourd’hui aux concours. La difficulté des épreuves est moins à incriminer que la rémunération très faible des professeurs et la dégradation de leurs conditions d’exercice.
Malgré les promesses fallacieuses de « revalorisation » (PPCR en 2017, engagement du président d’une augmentation de 10% pour tous…) les professeurs français sont parmi les plus mal rémunérés d’Europe.
L’INSEE reconnaissait de son côté, que dans notre pays les enseignants touchent une rémunération inférieure de 23,9 % à celle des autres fonctionnaires de catégorie A.
Enfin, le manque de financement de l’Education nationale a conduit à un alourdissement des classes qui peuvent atteindre voire dépasser les 30 collégiens et les 35, 36 ou même 37 lycéens. Cela signifie plus d’élèves à suivre, plus de copies à corriger. L’accroissement constant des tâches sous prétexte de missions liées (décret n° 2014- 940 du 20 août 2014), l’augmentation du nombre d’heures d’enseignement que peut imposer l’administration (décret n°2019-309 du 11 avril 2019), les formations obligatoires en dehors des heures de cours, la dénaturation de la relation pédagogique du fait du contrôle continu, Parcoursup, … ont contribué à faire du métier de professeur un repoussoir.
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