Conditions de travail dégradées
Dans la dernière période, les enseignants ont vu leurs conditions de travail totalement déréglementées, devant souvent assurer les cours aussi bien en présentiel qu’en distanciel. Le nouveau protocole confirme cette dégradation et sert en quelque sorte de cheval de Troie pour imposer les contre-réformes à marche forcée :
En collège : évaluations nationales de sixième en français et en mathématiques que chacun, quelle que soit sa matière, pourrait faire passer. Périscolaire intégré au scolaire « du lundi au vendredi » ou, au choix du principal : « un parcours scolaire renforcé en lecture […] assuré par un professeur du collège ou un professeur des écoles », qui pourra de surcroît être organisé « sur le temps consacré à d’autres enseignements ». Dispositif « devoirs faits » dès la première semaine de septembre (au moins 3 heures par semaine pour chaque élève).
En lycée : les E3C sont généralisés avec « deux RDV en première et un en terminale ». « En cas de circulation plus active du virus », un plan de continuité pédagogique, remettant en cause les missions statutaires, s’enclenche prévoyant deux autres paliers de déréglementation. – Palier 1 : diminution du temps de présentiel pour les élèves avec recours à des cours filmés, utilisation de locaux hors établissements scolaires (salle des fêtes, musées, cinémas, etc …), suppression du «raisonnement classe/division », recours au distanciel avec un enseignant par discipline, recours aux 2S2C. – Palier 2 : fermeture de l’établissement avec 100 % distanciel, enseignement en « hybride » selon la définition suivante « une combinaison ouverte d’activités d’apprentissage offertes en présence, en temps réel et à distance, en mode synchrone ou asynchrone ».
Pour le SNFOLC, la déréglementation que le ministre entend appliquer à la rentrée ne peut que dégrader encore davantage les conditions de travail de l’ensemble des personnels d’enseignement et d’éducation. Le SNFOLC refuse toute remise en cause des missions des personnels, demande que leurs statuts soient respectés, et revendique notamment l’augmentation des moyens budgétaires et les postes qui peuvent faire baisser le nombre d’élèves par classe garantissant des conditions de travail satisfaisantes pour les personnels et les élèves.
Protocole sanitaire : pourquoi le SNFOLC demande sa levée ?
« Le protocole fonctionne à l’envers et devient un obstacle à la protection des personnels. Le ministre se sert de celui-ci pour se dédouaner de ses propres responsabilités. Il s’agit d’un véritable cheval de Troie pour précipiter la destruction des statuts, des ORS, des disciplines, de l’instruction et de l‘Ecole de la République.En opposition à ce protocole, la Commission exécutive nationale du SNFOLC revendique l’abandon de ces mesures ». (Résolution de la CEN du 27 août 2020, Montreuil)
Attention : en demandant aux collègues des établissements de discuter de l’aménagement de ce protocole, avec des déclinaisons locales des mesures, le Ministre cherche surtout à se dédouaner de sa responsabilité en cas de problème. Ce n’est pas acceptable.
Personnels fragiles : pas de mesures prévues, pas de télétravail, pour le Ministère, qui a reçu le SNFOLC le 25 août, ces professeurs peuvent prendre un congé s’ils tombent malades. Nous avons interrogé le rectorat sur la question (réponse peut-être la semaine prochaine)
Rentrée Blanquer : les orientations
Le rattrapage des 6 mois sans cours se fera sur les heures des disciplines, pas de moyens supplémentaires prévus, sauf moyens locaux. Le Ministre estime que l’Ecole doit se rapprocher des entreprises et que le tout numérique doit être développé. Il entend renforcer la formation pendant les vacances pour les professeurs. Le protocole sanitaire est prévu pour être valable au moins jusqu’à la fin de l’année scolaire, dites-le à vos collègues, il ne s’agit pas de quelques semaines…
Nous vous invitons à nous faire part de toutes les questions que vous vous posez et que vos collègues se posent : nous saisirons le rectorat. Parmi les situations dont nous avons discutées et les dérives possibles autour du port du masque, on ne peut malheureusement pas exclure des élèves ou des familles qui dénonceraient des professeurs dont le masque a glissé ou qui l’auraient ponctuellement enlevé pour respirer.
Le bureau du Snfolc Strasbourg vous souhaite bon courage.