État des lieux dans les CIO du Haut-Rhin

Que reste-t-il des CIO dans le Haut-Rhin ? Le CIO de Saint-Louis ne fonctionne plus depuis cette rentrée, et après la fermeture d’une annexe à Mulhouse et d’un CIO à Thann, il ne reste plus que 4 CIO dans le 68, un à Mulhouse, un à Colmar, un à Guebwiller et le dernier à Altkirch. Mais ce sont les moyens humains sur lesquels reposent ces CIO qui nous alertent encore plus. Alors que les contre-réformes de Blanquer font reposer sur les épaules des élèves de lycée le poids de plus en plus élevé de choix cruciaux pour leur avenir du fait des choix de spécialités et de Parcoursup, le nombre des PsyEN se réduit à peau de chagrin. En cette rentrée, trois postes ont été supprimés au CIO d’Altkirch, ce qui porte à 4 le nombre de PsyEN dans ce secteur qui comprend les deux lycées avec les effectifs d’élèves les plus élevés de l’Académie de Strasbourg. À Mulhouse ce sont 7 PsyEN qui travaillent sur un secteur qui nécessiterait 17 postes.

Dans ce contexte, Les PsyEN ne disposent plus du temps nécessaire pour venir en aide à l’ensemble des élèves qui en a besoin, alors que dans le même temps, leurs tâches se sont multipliées après la révision de leur statut en 2017. Leur rémunération comme celle de l’ensemble des employés de l’Éducation Nationale est trop faible. Ces personnels sont par ailleurs contraints de se déplacer quotidiennement d’établissements en établissements avec des règles de remboursements de leur frais de carburant et de repas qui les pénalisent. Il faut par exemple passer une journée entière dans un établissement pour avoir le droit à un remboursement des frais de cantines, quant au carburant, la règle de calcul est établie à partir du plus court chemin par rapport au domicile ou au CIO, ce qui ne tient pas compte des frais réels engagés pour ces déplacements, en particulier dans les secteurs majoritairement ruraux comme ceux que l’on rencontre dans le Haut-Rhin.

Le SNFOLC rappelle qu’il a combattu contre la réforme du lycée Blanquer qui a imposé le contrôle continu et Parcoursup : il demande le rétablissement du bac national anonyme comme diplôme ouvrant le droit aux élèves de faire des études dans la filière de leur choix. Le SNFOLC rappelle également qu’en 2017, il a combattu contre la création du corps des PsyEN, contre le point de vue de la FSU qui avait milité pour la création de ce corps, le déconnectant statutairement de l’Éducation nationale. Il soutient tous les PsyEN qui doivent rester dans l’Éducation nationale, fonctionnaires d’État, et qui réclament une véritable amélioration de leur pouvoir d’achat et des conditions de travail leur permettant d’agir dans l’intérêt réel des élèves qu’ils ont sous leur responsabilité.

Par Matthieu Hervé, membre du bureau SNFOLC 68